
Innover à l’Hôpital : la force des communautés de pratiques en Fablab hospitalier
Lors des journées de l’EHMA organisées à l’EHESP – École des hautes études en santé publique, nous avons eu le plaisir de présenter, avec Nathalie Teissier, une lecture originale du Fablab hospitalier Héphaïstos (AP-HP) à travers le prisme des communautés de pratiques, en nous appuyant sur les travaux d’Étienne Wenger.
Notre intervention visait à ancrer théoriquement et à opérationnaliser ce concept comme cadre d’analyse de ce fablab hospitalier.
Le FabLab comme communauté de pratiques
À partir de situations concrètes rencontrées dans les services hospitaliers, nous avons montré comment le Fablab :
– Génère un engagement mutuel entre soignants, patients et agents.
– S’appuie sur une entreprise commune : améliorer le soin, l’expérience usager et les outils de travail.
– Mobilise un répertoire partagé : langage, artefacts, routines.
– Facilite le transfert, la traduction et la transformation des connaissances grâce à des objets frontières.
Au-delà de la fonction technique
Penser un fablab hospitalier comme une communauté de pratiques, c’est dépasser l’idée d’un simple atelier de fabrication d’objets.
C’est aussi et surtout un espace social où les professionnels partagent leurs savoirs, apprennent ensemble et élaborent des solutions à partir de leurs expériences quotidiennes dans les services.
L’innovation ne réside pas uniquement dans les objets produits (et ce n’est d’ailleurs pas toujours le cas !). Elle se joue dans :
– les dynamiques de coopération,
– les échanges de pratiques,
– la création d’un langage commun,
– Le renforcement des liens sociaux et la capacité des équipes à transformer leur environnement de travail.
Une innovation ancrée dans le quotidien
Au final, le Fablab hospitalier Héphaïstos ne se résume pas à des machines ou à des prototypes. C’est un lieu où les professionnels se retrouvent pour confronter leurs idées, bricoler ensemble des solutions et tester des façons nouvelles de travailler.
Ce qui compte, ce n’est pas seulement ce qui sort de l’imprimante 3D, mais ce qui se construit dans les échanges : un langage commun, des liens de confiance, et une capacité collective à transformer le soin au plus près du terrain.